Laura King fait partie d’une équipe ayant participé à une étude financée par le PAREA (Programme d'aide à la recherche sur l'enseignement et l'apprentissage) portant sur les troubles de la lecture au niveau collégial. Norm Spatz, de l’équipe Animaweb de Profweb, l’a rencontrée pour la questionner sur son expérience. Publié dans le volet anglophone de Profweb, son récit concernait autant le volet francophone.
Comment êtes-vous venue à participer à cette recherche ?
Dans le cadre d’un projet réalisé dans mon collège en lien avec l’aide à la réussite, je sentais qu’il était nécessaire de faire de la sensibilisation au sujet des troubles d’apprentissage que vivaient les étudiants de mon collège. Je me suis associée à Zohra Mimouni du Collège Montmorency qui s’était déjà intéressée à cette problématique pour demander une subvention dans le cadre de PAREA. La subvention obtenue, le temps était venu de se pencher de plus près sur les troubles de la lecture.
Notre première étape fut d’identifier les étudiants du réseau collégial francophone qui présentaient des risques potentiels de troubles de la lecture. Pour y arriver, nous avons conçu un outil de sélection qui avait la forme d’un questionnaire. Pour le recrutement des étudiants, des affiches ont été posées dans quatre cégeps francophones, des contacts ont été établis avec quelques enseignants et professionnels et des lettres ont été envoyées aux étudiants ayant échoué l’épreuve uniforme de français. Par la suite, nous avons interrogé, individuellement ou en groupe, des étudiants de différents cours dont les cours de mise à niveau en français. Les données du questionnaire ont ensuite été compilées pour nous fournir des renseignements sur la socio-démographie, la scolarisation, les services d’aide, l’apprentissage de la langue, la lecture, l’écriture, les mathématiques et l’organisation spatio-temporelle.
Comme vous pouvez sûrement vous en douter, l’usage des technologies a grandement facilité la réalisation de cette recherche. Que ce soit, pour la production de documents et le traitement statistique, Word, Excel et SPSS ont été grandement appréciés.
Qu’avez-vous découvert ?
L’analyse des résultats a indiqué la présence de trois sous-populations.
- Une grande part des personnes interrogées ne semblait pas présenter de risques de troubles de la lecture (190 participants sur 502). En français, on les appelle les normolecteurs.
- La deuxième sous-population comptait 38 étudiants diagnostiqués dyslexiques.
- Le troisième groupe comptait 274 étudiants ayant signalé, d’une façon ou d’une autre, des ressemblances aux dyslexiques. Même si ces personnes fonctionnaient de façon semblable aux étudiants diagnostiqués dyslexiques, elles n’avaient jamais été ainsi diagnostiquées.
Après avoir identifié ces trois populations, 119 étudiants (dont 28 diagnostiqués dyslexiques) ont accepté de compléter deux heures de tests individuels. Dans un souci de fiabilité, nous avons utilisé des tests d’évaluation linguistique normalisés. L’analyse des résultats nous a permis d’établir que la troisième population avait de fortes ressemblances avec les étudiants diagnostiqués dyslexiques.
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